STUTTGART GERMAN MASTERS
GRAND PRIX COUPE DU MONDE
Christian Ahlmann le Grand Maître
Inutile de revenir sur le déroulement de ce Grand Prix largement diffusé sur les antennes TV. Utile en revanche de rappeler que le sport est par essence même sujet à l'incertitude la plus totale : ce qui fait son intérêt essentiel !
Pas de "Chef de Piste Bashing"
Lors de la reconnaissance du parcours avec Christa Jung qui officie avec le chef de piste Luc Musette, la réputée très cartésienne allemande prévoyait entre 8 et 10 barragistes . Sur les 17 obstacles seulement 3 étaient à 1.60m dont le mur , fautif une seule fois à 1,62m . La largeur des oxers était très raisonnable, les chefs de piste avaient construit leur opération sur les couleurs , blanc et noir pour un double , blanc et bleu pour le triple et des lignes horizontales sur les barres du dernier oxer .
Avant même le barrage qui compta 19 cavaliers, l'averse de reproches pleuvait sur le chef de piste comme elle avait plus sur celui d'Oslo et voilà plus longtemps sur bien d'autres. Cette même pluie acide a plu aussi à plusieurs reprises, à un niveau moindre mais tout aussi exigeant, sur JP Lepetit, lorsque, à Saint-Lô, il n'y a pas ou trop de barragistes.
De grâce et dans le cas particulier qui nous intéresse : Stuttgart, conservons à l'esprit ce principe intangible. Lorsque l'on s'engage à une sélection dans une compétition , on en accepte les règles et les aléas. C'est l'incertitude qui engendre la passion pour le sport qu'elle qu'en soit la discipline .
A Stuttgart, il faut également savoir qu'une clause du cahier des charges, imposée par les détenteurs des droits de retransmission, est particulièrement pesante pour le chef de piste. Au barrage, il doit impérativement intégrer 10 obstacles ce qui manifestement influe sur l'élaboration du premier tour
A Stuttgart , le parcours n'a engendré aucun incident . On dit que le temps était trop long mais ce temps n'a pas empêché les stars Leprévost, Brash, Ehning, Deusser, Beerbaum de sortir la "musette" pleine. Voilà, c'est ainsi et les meilleurs des 19 barragistes ont finalement émergé.
Par ailleurs et pour mémoire, le temps autorisé était de 76 secondes. Parmi les 40 cavaliers, 2, dont Scott Brash, auraient été pénalisés s'il avait été ramené à 74 secondes, à 73, il y aurait eu Carlos Lopez. Aurait-il été -il été fixé à 72, seuls 7 auraient été pénalisés dont 3 barragistes . Soit 16 barragistes au lieu de 19 !!
Enfin, s'il est courant, lors de la reconnaissance du parcours que les parties prenantes, cavaliers, entraîneurs et chef de piste échangent pour apporter des aménagements consensuels, il est rare d'entendre les entraineurs se plaindre du nombre de barragistes . Ils mesurent la tâche ingrate et exposée de ces metteurs en scène qui comme au théâtre peuvent être ovationnés ou accablés par la critique.
Quant au spectacle, car c'est avant tout un spectacle, l'appréciation de sa qualité est purement personnelle et subjective.
Le sport
Christian Ahlmann, rappelons-le N°1 mondial donc pour le moment le cavalier le plus performant, s'est totalement joué du barrage avec Taloubet Z. Son dauphin n'est pas un inconnu. Champion olympique, vainqueur de la Coupe du Monde, Steve Guerdat prend la seconde place avec Bianca mais deux secondes en retrait du vainqueur. Le podium est complété par Cian O'Connor totalement voué à sa mission aux rênes de Good Luck lui même aux ordres de l'Irlandais.
On retiendra la belle 6ème place de Kevin Staut qui marque de précieux points au classement provisoire de la Coupe du Monde. On n'oubliera pas non plus la popularité de celui qu'on nomme à Stuttgart le "Grand Bosty" et sa qualification pour un barrage un peu manqué avec Pégase du Murier.