BORDEAUX

Groupement des Eleveurs de Sainte-Mère-Eglise

 

Née chez Evelyne et Aymeric Merand,

Ulloa du Trèfle 6ème du Grand Prix

 

Nicolas Deseuzes - Ulloa du Trèfle ( Photo by Courtesy of Etienne Robert - Le Cheval)

 

Et encore un ! Encore un produit né chez un éleveur du Groupement de Sainte-Mère-Eglise. Après Quabri de l'Isle,  Old Chap Tame, Polias de Blondel, Ratina d'la Rousserie, Ulane Belmanière et d'autres, c'est Ulloa du Trêfle née chez Aymeric et  Evelyne   Merand à Ozeville qui s'illustre au plus haut niveau.

  Les Merand, dans la plus pure tradition des cavaliers-éleveurs

Ce sont eux, les Brohier, Navet  et plus  récemment Vasche   qui, sous l'impulsion de M. Laurens de Saint-Martin, ont dès le début des années 50,  entamé l'écriture  de la grande saga du cheval de sport  en Normandie. C'est dans ce "Triangle d'Or" que sont nés Sans Souci, chez les Ruel et Silbersee ( ex Hozeville)  chez Jacques Hamel,les deux seuls chevaux français lauréats du GP d'Aix la Chapelle .

C'est précisément à Ozeville,  chez Aymeric et Evelyne Merand, qu'Ulloa du Trèfle, 6ème du Grand Prix de Bordeaux à vu le jour . Le couple Merand a, après un parcours  essentiellement équestre, pris voilà six ans, la succession de Jacques Hamel sur une ferme laitière. 

Avant cela, Aymeric Merand, originaire de Romans dans la Drôme, fait ses premières armes chez Fabrice  Paris pendant 2 ans . Après une année passée à l'ENE de Saumur pour obtenir le monitorat et rencontrer Evelyne qui suit le même cursus et qui deviendra son épouse, ensemble, ils émigrent  deux nouvelles années à Gaillon dans l'Eure avant de revenir, pour Aymeric, monter les chevaux de François Vasche à Sainte-Marie du Mont. Dans le même temps les jeunes Merand ont entamé un élevage de chevaux de sport. Ils montent leurs produits et ceux des éleveurs des alentours tout en se rendant compte que l'avenir dans ce domaine  exclusif n'est pas le plus approprié d'autant qu'Aymeric, victime d'un accident de la circulation (genou brisé) , ne peut plus monter. Tout en poursuivant leur activité équestre, Aymeric fait des remplacements de traite et devient salarié chez Jacques Hamel où il va demeurer 4 ans en tant que salarié.

L'heure de la retraite sonnant pour Jacques, c'est Aymeric qui reprend l'exploitation de 95 hectares fortes de  80 vaches laitières auxquelles se mêlent quelques poulinières pour produire 3 ou 4 poulains par an . Discret, voire taiseux, Aymeric, lui le gars du sud, s'est particulièrement  bien  intégré dans ce coin du Cotentin où naturellement , il pérennise cette belle tradition des cavaliers- éleveurs.

Ulloa une belle histoire comme tant d'autres.

 

Photo : Etienne Robert - Le Cheval

 

C'est Jacques Hamel qui parle :"  Nous avons acheté Michel Poulain et moi la pouliche lors des ventes de Ravenoville (NDLR dont ils sont tous les deux les organisateurs). Nous l'avions déjà remarquée à l'occasion  du concours local de Saint-Sauveur le Vicomte. J'avais de mon côté deux poulains à vendre qui ne sont pas  partis. Alors que les ventes  étaient un peu molles, Michel m'a dit : on achète la pouliche. J'étais réticent en imaginant que j'allais rentrer  avec mes deux poulains invendus  en disant à mon épouse que j'en avais acheté un autre. Bref ! Il n'y a pas eu de drame" conclut Jacques.

Selon l'acquéreur, Ulloa était moins jolie à 3 ans  (NDLR : Elle termina 7ème du championnat de France des foals et remporta le concours des 3 ans de Ravenoville) :" Longue de dos, un peu saucissonnée". Il enchaîne : " A 4 et 5 ans, on l'a confiée à Sébastien Tencé. On ne savait pas vraiment ce qu'elle valait. Grande, elle enjambait". Vendue à un marchand de l'Aube, elle y  restera une année montée par Jérôme Duhamel. Vendue à Nicolas Deseuzes au cours de l'été 2015, Ulloa à 7 ans. Depuis, toujours sous la selle de celui qui est aussi le cavalier de la normande de Jullouville Quilane de Lezeaux, la jument  tout en montrant de la qualité, tarde à s'affirmer . On relève sa première bonne performance à La Baule en  2017  avec une 6ème place sur 145. Elle  enchaînera avec des places d'honneur à Vichy, Saint- Tropez et Crans Montana  au  cours  de l'été de la même année. L'an dernier, sans décevoir,  de bonnes places dans les CSI** sont là pour le dire,  la jument normande ne confirme pas. En janvier 2019, un succès dans une  145 à  Oliva attire l'attention.  A Bordeaux, après un parcours très encourageant dans une épreuve à 145, le cavalier  de Divonne les Bains parfaitement au fait des compétences d'Ulloa, tente le Grand Prix  avec le flair et le résultat que l'on connait.

Les origines

Ulloa du Trèfle est une fille de VDL Sheraton ( OLD - Indoctro) et Florine des Champs par Double Espoir. Florine des Champs est bien entendu née chez Jean-Yves Lemasle à Saint Martin des Champs (50). Aymeric Merand précise qu'il avait acquis la jument auprès d'un employé  de Jean-François Couétil.

Le  1er mars , il ne fait pas de doute qu'Evelyne et Aymeric Merand seront honorés comme il se doit à l'occasion de l'Assemblée Générale du Groupement des Eleveurs de Sainte-Mère-Eglise.